Familles, rêves et obligations

Article : Familles, rêves et obligations
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2 novembre 2016

Familles, rêves et obligations

Vivre le rêve américain une situation aussi destructive que prometteuse pour des familles haïtiennes.

Les conditions socioéconomiques des haïtiens les poussent à migrer dans d’autres pays. Les États-Unis d’Amérique demeurent leur destination de prédilection, car ils  attirent la grande majorité de ses rêveurs d’un lendemain meilleur. La preuve en est bien grande, ce pays comporte la plus forte proportion de la diaspora haïtienne. Des célibataires, des personnes mariées, des jeunes, des vieux, des professionnels, toutes catégories confondues font le saut vers cet  inconnu. Et comme tout projet humain, les résultats varient toujours entre réussites et échecs.

La couche la plus vulnérable lors de cette séparation reste et demeure les familles. Une séparation de fait engendrée par les aléas de la vie. Cette dislocation des familles est la résultante d’une société prédatrice qui broie ses proies sous la couverture d’un mieux-être idyllique.

Cette diaspora haïtienne injecte, plusieurs millions de dollars us dans l’économie haïtienne chaque année. Cet argent permet à des enfants d’aller à l’école, couvre des frais d’hospitalisation, de fiançailles, de mariages, d’université et autres. Ces arguments ne vous suffisent-ils pas assez pour convaincre de l’indispensabilité de l’aide qu’amène la diaspora à la population?

De l’autre côté de la rive la décrépitude de la société à tous les échelons n’en demeure pas moins une conséquence de l’absence d’une figure parentale au sein des familles. Laisser l’épouse en Haïti pour aller travailler en terre étrangère afin de subvenir aux besoins de la famille est un acte héroïque. Mais faut-il, au nom d’un mieux-être économique, sacrifier la présence d’un parent ? Le déficit d’une figure d’autorité entraîne le plus souvent des conséquences beaucoup plus néfastes qu’une mauvaise condition économique : des grossesses prématurées, de la prostitution, de l’homosexualité, de la pornographie, des vols, du proxénétisme, etc.

Ce tueur silencieux, la migration des haïtiens à l’étranger, tend à devenir la règle dans un pays où la conception d’un avenir meilleur passe inévitablement par sa jouissance hors des frontières haïtiennes. Le dilemme est, de taille, laisser ses gosses crevés de faim ou les donner à manger au risque de produire des bombes destructrices à retardement.

 

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