Haïti et voies après le Baccalauréat

Article : Haïti et voies après le Baccalauréat
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28 septembre 2016

Haïti et voies après le Baccalauréat

Après la publication des résultats des examens officiels en Haïti, les jeunes vont commencer leurs nouvelles pénitences. Attestations en main, diplômes de fin d’études. Fini tous les tralalas finis les bat night, plus de pression scolaire et en route pour une nouvelle aventure. En Haïti, l’aventure après le bac II reste incertaine pour certains jeunes. Certes, ces derniers sont joyeux parce qu’ils ont terminé quatorze années d’études primaires et secondaires, mais qu’en est-il de leurs rêves?

Quand ils étaient petits, certains d’entre eux voulaient devenir médecin, agronome, avocat, infirmière, ingénieur. Ils ont grandi avec ce rêve dans la cour, ce qui les a motivés à étudier pendant quatorze années toutes les matières enseignées même s’il y en a qui ne serviront à rien dans la vie réelle. D’ailleurs, l’Humoriste français Gad Elmaleh nous en dit plus dans l’un de ses spectacles « A l’École, on nous apprend le triangle isocèle, mais tu es déjà sorti d’un appartement que t’as visité et que tu dis à l’agent immobilier, je l’aime bien, mais je le trouve un peu isocèle ».

Bon quand même, ils ont payé le prix afin d’obtenir ce nouveau titre d’universitaire. C’est un mot qui pèse lourd dans notre cher pays. Les plus chanceux, après leurs études, se rendent soit aux États-Unis, au Mexique, ou chez notre voisin, la République Dominicaine. D’autres restent en Haïti, mais fréquentent les universités les plus prestigieuses qui savent, après leurs études, avec le support de leur doyen, ils pourront obtenir un visa pour faire une étude avancée.

Quant aux plus braves, ils doivent se rendre à Port-au-Prince pour leur baptême de feu. Cette ville où la moyenne de vie est de 24 heures. Certains d’entre eux n’ont même pas de famille là-bas, mais s’y rendent quand même, comme on le dit si souvent : Yo sou kont Bondye. Et pour avoir accès à l’une des facultés publiques, quelques fois le parrainage est exigé par plus d’’un. Avoir une personne assez influente dans la haute société comme on les appelle souvent dans notre langage populaire colonne, c’est déjà un point en plus par rapport aux personnes qui n’en ont pas. Pour ceux qui n’en ont pas tant pis. Ensuite vient le moment des concours maquillés.

D’autres jeunes ont toute une autre conception de l’aventure universitaire après les études primaires. Ils préfèrent rester, dans leur ville natale, apprendre un métier manuel ou professionnel afin de le mettre au service de leur communauté, ce qui quelquefois n’est pas toujours le cas avec le taux de chômage élevé en Haïti. Enfin, les plus vulnérables restent sur le béton et constatent avec désespoir quatorze années d’études gâchées.

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